~ DES DÉFINITIONS ~
Les populations vulnérables sont les personnes qui s’expriment peu ou pas, dont on parle peu ou pas et qui souvent ne peuvent se défendre elles-mêmes, les « sans-voix », les « invisibles » (populations précaires dont les migrants, personnes âgées présentant des troubles cognitifs, personnes handicapées, personnes en fin de vie, jeunes vulnérables, majeurs protégés…). C’est parfois le contexte qui engendre ou renforce la vulnérabilité : on parle alors de « personnes vulnérabilisées par un contexte » (par exemple : lieux privatifs de liberté, enfants placés, femmes souffrant de violences et féminicides, personnes souffrant de dépendance à des produits addictifs, professionnels de santé vulnérabilisés par leurs conditions de travail…).
Populations vulnérables [Page internet]. Paris : Comité consultatif national d'éthique, sd. En ligne : https://www.ccne-ethique.fr/fr/publications/populations-vulnerables
Ce que l’on qualifie de vulnérable se définit de manière générale comme « ce qui est exposé à recevoir des blessures, des coups » ou « ce qui est exposé aux atteintes d’une maladie, qui peut servir de cible facile aux attaques d’un ennemi » ou encore, « ce qui, par ses insuffisances, ses imperfections, peut donner prise à des attaques » (Larousse, 2021). La vulnérabilité renvoie donc à deux éléments : une exposition ou un manque associé à un risque d’atteinte ou de danger potentiel.
[...] En santé publique, le concept de « vulnérabilité » est encore utilisé pour identifier les populations jugées plus « à risque » aux fins d’intervenir de manière ciblée auprès d’elles ou pour éviter leur stigmatisation par certaines interventions [...]. L’usage du concept de vulnérabilité se limite alors à définir des personnes ou groupes de personnes dont il faut se soucier de manière particulière lors de la planification, de la conception et de la mise en
œuvre des interventions.
[...] De manière générale, si l’on tente de la définir, la catégorie « groupe vulnérable » peut regrouper un ensemble de personnes qui, en raison d’une situation, d’une caractéristique personnelle ou de leur âge, ne peuvent pleinement protéger elles-mêmes leurs intérêts (dont leur santé) et courent le risque d’être exposées ou touchées plus que les autres. Par exemple : les enfants, les malades chroniques ou sévères, les personnes atteintes de troubles cognitifs ou
de santé mentale, les femmes enceintes, les immigrants, les personnes de faible statut économique et plusieurs autres groupes encore. Une telle définition repose sur l’idée de la vulnérabilité comme écart avec ce que l’on considère comme la situation d’un « individu normal ». Or, comme soulevé par l’éthique de la sollicitude, cet individu existe dans une réalité sociale mouvante qui se prête difficilement à la catégorisation sans qu’elle conduise vers des
stéréotypes.
L'usage du concept de la vulnérabilité en santé publique. Québec : INSPQ, 2023, 31 p. (Outil d'aide à la réflexion éthique). En ligne : https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/3310-outil-reflexion-ethique-usage-concept-vulnerabilite_vf.pdf
Les publics vulnérables cumulent des difficultés qui peuvent être sociales, éducatives, sanitaires, ou liées aux discriminations qui rendent complexe le recours au droit commun. Leur prise en charge nécessite donc de concilier
plusieurs logiques d’intervention (santé, logement, mobilité, ressources financières, formation/emploi, environnement familial) afin de répondre à leurs besoins et d’éviter les ruptures dans leurs parcours de santé.
Stratégie national de santé 2018-2022. Paris : Ministère des solidarités et de la santé, 104 p. En ligne : https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/dossier_sns_2017_vdef.pdf
« Les personnes vulnérables sont celles qui sont relativement (ou totalement) incapables de protéger leurs propres intérêts. Plus précisément, leur pouvoir, leur intelligence, leur degré d'instruction, leurs ressources, leur force ou autres attributs nécessaires pour protéger leurs intérêts propres, peuvent être insuffisants. Les catégories de personnes traditionnellement considérées comme vulnérables sont celles dont la capacité ou liberté de donner ou refuser leur consentement est limitée. Elles (...) comprennent les enfants et les personnes qui, du fait de troubles mentaux ou comportementaux, sont incapables de donner un consentement éclairé. »
Conseil des Organisations internationales des Sciences médicales (CIOMS, Organisation mondiale de la Santé (OMS). CIOMS, Genève, 2003). En ligne : https://agora.qc.ca/Dossiers/Vulnerabilite
~ DES ILLUSTRATIONS ~
Calvez Morgan, Carles-Onno Flora. Les déterminants de la vulnérabilité. Rennes : Ireps Bretagne, 2018, 16 p.En ligne : https://promotionsantebretagne.fr/wp-content/uploads/2018/06/donc_2.pdf