Veille documentaire

En 2018, les collégiens de 4e et 3e, mais aussi les élèves de lycée de la seconde à la terminale, ont été interrogés sur leurs expériences amoureuses et sexuelles, les circonstances de leur premier rapport et leurs modes de contraception. Une première question demande si les élèves ont déjà été amoureux(se) de quelqu’un et, le cas échéant, demande de préciser le sexe de la personne. Une deuxième question demande si les élèves ont déjà eu des rapports sexuels (ou « fait l’amour » ou « coucher avec quelqu’un »). Les élèves concernés sont alors interrogés sur leur âge au premier rapport, l’âge de leur partenaire et leur ressenti sur le moment où s’est déroulée cette expérience. Ils sont également interrogés sur leur nombre de rapports sexuels ainsi que leurs modes de prévention des grossesses ou des IST (préservatif / pilule / implant contraceptif / patch contraceptif / contraception d’urgence / autres méthodes) lors de leur dernier rapport (et également lors du premier pour les lycéen.nes).

L'école est l'endroit où les jeunes passent le plus de temps, notamment en France, il est donc primordial d'évaluer la perception que les élèves peuvent en avoir, certes en tant que telle, mais aussi en tant que déterminant majeur de leur santé et leur bien-être. L'école est aussi centrale dans les préoccupations des adolescents et celles de leurs parents, les récentes réactions aux dernières réformes concernant le lycée ou le baccalauréat en témoignent. Alors que l'évolution des performances scolaires des élèves français est régulièrement questionnée par des enquêtes nationales et internationales, notamment à travers la persistance des écarts entre les plus forts et les plus faibles, les données de l'enquête EnCLASS, collectées du point de vue des adolescents peuvent à leur tour contribuer à notre compréhension de leur perception de leur vie au collège, et son articulation avec leurs comportements de santé.

L’adolescence est une période charnière dans le cycle de vie caractérisée par un paradoxe : d’un côté, l’envie d’autonomie (se distinguer, affirmer ses propres choix, s’émanciper, avoir ses amis, etc.) et de l’autre, la dépendance à l’entourage familial (attentes comportementales et affectives, dépendance économique, etc.). Au-delà des sujets souvent mis en avant dans les médias (cigarette, alcool, drogues, etc.), la construction identitaire des adolescent(e)s passe par l’expérimentation de pratiques dans tous les domaines de la vie quotidienne et notamment l’alimentation, l’activité physique et la sédentarité. Depuis les années 2000, les connaissances scientifiques sur ces comportements se multiplient afin de mieux les appréhender et de trouver les moyens de les rendre favorables à la santé/la qualité de vie. L’enquête HBSC s’intéresse à ces champs à travers plusieurs questions relatives à la fréquence de la prise alimentaire du petit-déjeuner et à celle des repas pris en famille ; à la consommation de certains aliments (fruits, légumes, sucreries, boissons sucrées, boissons énergisantes associées ou non à de l’alcool) et à la nature et la fréquence des activités physique et sportive. Les données françaises sont analysées et comparées avec les précédentes vagues de l’enquête HBSC en France (2010 et 2014) ainsi qu’avec celles collectées en 2018 dans les autres pays ayant participé à l’enquête.

Dans cette enquête déclarative, tous les élèves sont invités à indiquer s'ils présentent une maladie chronique ou un handicap diagnostiqués par un médecin et à préciser si leur handicap/maladie chronique gêne ou non leur participation à l'école. De plus, les élèves les plus âgés (4eet 3e) sont interrogés sur le niveau de difficultés rencontrées dans des activités/tâches de la vie quotidienne. L'approche par difficultés fonctionnelles permet d'appréhender les difficultés liées aux domaines fonctionnels fondamentaux utilisant le cadre conceptuel de la Classification Internationale du Fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) de l'Organisation Mondiale de la Santé. En effet, dans la CIF le handicap désigne une déficience fonctionnelle, des limitations d'activité et/ou une restriction de participation sociale et résulte de l'interaction négative entre le problème de santé et les facteurs contextuels (environnementaux et personnels).

En 2010 et 2011, pour la première fois en France, les enquêtes HBSC et ESPAD ont interrogé lesadolescents sur leur sommeil (Godeau et al 2012). Elles ont mis en évidence une proportion croissante des collégiens avec une dette de sommeil et un sommeil de trop courte durée les jours de classe. Il y a 8 ans déjà l’utilisation des écrans dans la soirée avait été associée à un sommeil plus court et aux troubles d’endormissement (Nuutinen et al 2012). Les mêmes troubles du sommeil augmentant avec l’âge avaient aussi été observés chez les lycéens. Huit ans après, l’enquête EnCLASS offre l’occasion de refaire le point sur le temps de sommeil chez les collégiens et lycéens de France métropolitaine selon le sexe et le niveau scolaire et de comparer les résultats à ceux de 2010/2011.

Dans notre enquête déclarative, tous les élèves sont invités à indiquer s'ils ont reçu, depuis le début de l’année scolaire,une ou des interventions dans leur établissement sur les thèmes suivants: santé en général, alimentation, activité physique, tabac, alcool, cannabis ou autre drogue, éducation sexuelle, santé mentale(bien-être/mal-être), violence et harcèlement.Les élèves répondant avoir reçu une ou des interventions sont ensuite invités pour chaque thème correspondant à indiquer si l’intervention a été animée par un enseignant de l’établissement, par une infirmière de l’établissement et/ou par une ou des personne(s) extérieure(s) à l’établissement. Il leur est également demandé si l’intervention comportait des jeux de rôles, mises en situation, théâtre, ou encore des animations interactives.