A l’inverse de ceux qui voudraient supprimer l’aide médicale d’Etat (AME) ou restreindre son accès, il importe de la défendre, aussi bien par humanité que pour préserver notre population, souligne, dans une tribune au « Monde », Nicolas Clément, membre du Secours catholique.
Veille documentaire - Personnes en situation de précarité
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Les inégalités environnementales sont à la mode, mais le débat est souvent confus. De quoi parle-t-on au juste ? Quelles sont les relations entre inégalités environnementales et sociales ? L’analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.
Dans son approche monétaire, la pauvreté apparaît moins présente en Bourgogne-Franche-Comté qu’en moyenne en France métropolitaine. Quelle que soit leur classe d’âge ou la composition du ménage, les habitants de la région sont moins exposés à la pauvreté. En revanche, celle-ci se concentre davantage qu’au niveau national dans les communes urbaines. Si les départements de la Côte-d’Or et du Jura sont davantage épargnés par la pauvreté, ceux de la Nièvre et du Territoire de Belfort sont plus touchés. Les mécanismes de redistribution entraînent une réduction nette de la pauvreté. Les prestations sociales participent à hauteur de 35 % au revenu disponible des ménages de la région vivant sous le seuil de pauvreté. Elles apportent un soutien financier important à ces ménages, relativement jeunes pour une grande part et souvent soutien de famille. Le lien à l’emploi et le statut d’occupation du logement permettent d’identifier six profils socio-démographiques illustrant la diversité des situations auxquelles peuvent être confrontés les ménages pauvres. La pauvreté peut se superposer à d’autres formes de difficultés sociales et être associée à des facteurs potentiellement aggravants. Certains sont assez directement liés à la pauvreté, d’autres plus indépendants ou contextuels : une situation défavorable sur le marché du travail, un faible niveau de formation initiale, des situations familiales délicates, des difficultés d’accès au logement, aux soins, aux services de la vie courante ou encore des difficultés liées à la mobilité.
Dans son édition 2023 du rapport Observatoire de l'accès aux droits et aux soins, Médecins du monde exprime ses plus grandes inquiétudes concernant l'accès aux soins des personnes exilées. En effet, l'Aide médicale d'État (AME), qui permet aux personnes étrangères sans droit au séjour, et sous condition de ressources, de bénéficier d’une couverture santé de base, fait l’objet d'une complexité administrative telle que 8 patients sur 10 éligibles à l'AME ne sont pas couverts. Le rapport propose des chiffres clés sur cette situation.
Le groupe a choisi de témoigner de ces expériences de mise en œuvre de pratiques d’horizontalité via la production d’un outil concret, diffusable au-delà de la communauté du Chez-soi d’abord. Il reprend neuf pratiques très partagées ou plus inédites issues des enquêtes et donc de la pratique de terrain. Ces fiches inspirantes sont ainsi le reflet d’actions tangibles. Elles font état de bénéfices vécus et de points de vigilance éprouvés. Elles ont été rédigées collectivement, avec le concours des personnes accompagnées, et ont été relues par des professionnel·les du secteur social et médico-social en dehors d’Un Chez-soi d’abord. Il va sans dire que si elles se veulent pratiques, elles ne sont pas des outils clés en main mais bien une base de réflexion et un soutien opérationnel. Un outil ne peut contenir en lui-même le sens qui lui est donné, il est une proposition pour donner corps à une visée qui dépend de celleux qui l’utilisent.
Le dispositif « Un chez soi d’abord » est une transposition française des programmes « Housing First », proposant un accès direct à un logement indépendant et à un accompagnement par une équipe médico-sociale à des personnes à la rue présentant des troubles psychiques sévères. En 2019, une adaptation de ce dispositif aux jeunes adultes a été initiée à Toulouse et à Lille. L’enjeu était de proposer un toit pour réduire les probabilités de se retrouver à la rue pour ces jeunes, ou de loger rapidement ceux qui étaient déjà sans domicile. Ce rapport restitue les résultats de l’évaluation de cette expérimentation. Elle comptait cinq objectifs : décrire les situations et parcours des jeunes inclus, analyser les évolutions de leurs situations au cours de l’accompagnement, présenter les modalités d’appropriation du modèle « Un chez soi d’abord » par les équipes, décrire l’inscription du dispositif dans le paysage local et retracer le vécu des missions professionnelles par les équipes.
Ce document de travail rend compte de travaux exploratoires menés en 2021 et 2022 conjointement par ATD Quart Monde, le Secours Catholique – Caritas France (SCCF) et l’Insee, sur le caractère multidimensionnel de la pauvreté. Il s’appuie très largement sur la méthodologie originale du Croisement des Savoirs, pilotée par les associations ATD Quart Monde et SCCF, associant des groupes de personnes en situation de pauvreté. Les questions d’isolement social et de maltraitance institutionnelle ont en particulier été travaillées, en confrontant les outils et travaux statistiques de l’Insee avec le vécu des personnes en situation de pauvreté.
Enseignante chercheuse à l'EHESP et directrice de SOLIPAM (réseau de santé en périnatalité pour les femmes enceintes et leurs enfants en situation de grande précarité sur le territoire francilien), Clélia Gasquet-Blanchard s'alarme de la dégradation des conditions de prise en charge et d’accompagnement de ces populations. Ce Focus propose une sélection de ressources documentaires, outils et exemples d’actions pour les professionnels qui souhaitent mieux comprendre ce sujet, voire s’inspirer de l’existant pour agir.
Certaines mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique peuvent accroître les inégalités (économiques, sociales, de genre...). Cela ne doit cependant pas justifier l'inaction climatique. Ne rien faire ne ferait que différer et aggraver les problèmes d'injustice sociale face aux effets du dérèglement climatique.
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie une étude sur les personnes hébergées en centres d’hébergement début 2021. Elle repose sur l’édition 2020-2021 de son enquête auprès des établissements et services en faveur des adultes et familles en difficulté sociale (ES-DS).
Cette recherche exploratoire s’inscrit dans la continuité des travaux menés au sein d’un projet d’accompagnement à la parentalité centré sur la compréhension des attentes et manques des habitants de deux quartiers dans le département de Seine-Saint-Denis, marqués par la précarité sociale et sanitaire. Nous souhaitons interroger les besoins identifiés par les professionnels et les mettre en parallèle avec ceux exprimés par les habitants de ces deux quartiers. Ce contexte a supposé une réflexion sur la notion de « besoin » que nous avons abordée à partir d’un point de vue des théoriciens, mais aussi à travers l’analyse par des possibilités réelles d’actions. En hypothèse, les besoins des habitants de ces quartiers s’affrontent avec une réponse apportée qui diffère dès lors qu’elle est pensée par un professionnel ou un parent. Les premiers résultats montrent une réponse des professionnels éloignés du terrain qui semble assez éloignée des préoccupations premières des habitants. Nous avons mis en parallèle les propos des différents protagonistes qui ont été recueillis à partir d’entretiens semi-directifs et d'observations, pour essayer de définir une pyramide des besoins des habitants de ces deux quartiers.
Les familles vivant dans la précarité parviennent difficilement à se projeter dans un avenir serein même si toutes espèrent que leurs enfants réussiront à sortir de l’impasse. Prenant appui sur deux recherches qualitatives, l’article montre que ces familles, accablées par des problèmes de tous ordres, adoptent des comportements d’adaptation ou de contournement qui les enlisent dans un quotidien toujours un peu plus sombre plutôt qu’ils ne leur permettent de gagner progressivement en autonomie. Dotées d’une faible littératie, ces familles entretiennent un rapport complexe aux soins et aux personnels sociaux et de santé, entre méfiance et incompréhension. Si des choix sont à réaliser dans ce domaine, les parents de ces familles renoncent à se soigner pour accorder la priorité à la santé de leurs enfants à qui ils portent une grande affection. Les services dédiés doivent alors se montrer attentifs à l’ensemble de ces situations singulières, notamment en établissant une communication apaisée et accessible qui fasse sens pour ces familles et qui leur permette de construire un pouvoir d’agir et une capacité à se projeter positivement. Des actions locales semblent particulièrement pertinentes pour créer davantage de proximité, développer un lien social individualisé, bâti sur une relation de confiance et la recherche partagée de solutions.