Les politiques publiques de prévention du vieillissement incitent à bien manger pour « bien vieillir » mais ces recommandations sont en concurrence avec d’autres registres normatifs. Le rapport aux normes nutritionnelles étant socialement différencié, cet article étudie l’évolution de l’alimentation au fil de l’avancée en âge pour les hommes et les femmes dans la cohorte prospective française Gazel. Ils sont suivis de 45 à 75 ans soit aux âges visés par les politiques de prévention en matière de vieillissement. Une analyse factorielle montre que leur alimentation est structurée par trois dimensions, qui expriment des façons différentes de « bien manger » : l’expression de normes marchandes pour la première (« Produits gras et sucrés »), nutritionnelles pour la seconde (« Fruits, légumes, laitages ») et gastronomiques pour la troisième (« Viande, vin, fromage »). En analysant comment se modifie la position des individus dans cet espace au fil du temps, nous montrons que les différences liées au sexe et au diplôme sont sensibles, mais que l’alimentation des hommes se rapproche lentement de celle des femmes. Les habitudes alimentaires des enquêtés se rapprochent des normes nutritionnelles tandis que la proximité aux normes gastronomiques est surtout liée à la cohorte de naissance.
Veille documentaire - Personnes âgées
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L’association « RO », spécialisée dans l’accompagnement, l’hébergement et le logement des personnes en situation de précarité, voit son public vieillir. Ne sachant pas accompagner cette évolution, une démarche réflexive a été lancée sur cette question. Cet article se base sur une enquête qualitative menée sur la Pension de Famille V gérée par cette association. Centré exclusivement sur la parole des résidents ce travail de recherche s’intéressait aux représentations qu’ont ces personnes du vieillissement en général et surtout du leur. Les données présentées ici sont issues d’entretiens semi-directifs, de temps d’observation et d’un atelier collectif. Elles viennent réinterroger les approches théoriques du vieillissement « classique » et suggèrent l’existence d’un vieillissement spécifique de ce public.
Au moment de finaliser ce numéro de Gérontologie et société consacré aux inégalités sociales dans la vieillesse, la France, comme les autres pays, est touchée par l’épidémie de COVID-19. Celle-ci affecte tout particulièrement les personnes âgées et fait directement écho au thème de ce numéro, que ce soit au regard des inégalités sociales de santé qu’elle met en lumière ou des inégalités socio-économiques que crée l’expérience du confinement. L’hypothèse que l’épidémie et les mesures de distanciations physiques amplifient différentes inégalités sociales préexistantes, en particulier au sein des populations âgées, est aujourd’hui largement partagée et sera sans doute documentée et précisée dans les prochains mois.