Le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) publie aujourd’hui un rapport inédit sur la vaccination en France en 2025, proposant une approche intégrée pour répondre aux défis actuels. Ce travail articule les dimensions juridique, déontologique, scientifique et communicationnelle, offrant un cadre opérationnel aux professionnels de santé, décideurs et grand public. 40 ans après le vaccin contre la rage, la France reste à la fois le pays de Pasteur et l’un des plus marqués par l’hésitation vaccinale. Malgré une légère amélioration, la méfiance persiste, alimentée par la complexité du calendrier, le manque d’information fiable et la diffusion de messages erronés en ligne. Pourtant, la vaccination sauve près de 2 millions de vies par an selon l’OMS. Si 75 % des Français y sont favorables, plus de la moitié se juge mal informée et près de 90 % souhaitent un parcours vaccinal simplifié. Face à ce constat, le CNOM appelle à une communication renforcée, notamment sur les vaccinations scolaires et professionnelles, et un débat apaisé sur l’équilibre entre liberté individuelle et protection collective. Le Cnom demande un cadre vaccinal plus lisible et accessible pour les professionnels de santé, avec l’intégration des recommandations vaccinales dans les logiciels médicaux, avec des alertes en temps réel sur les ruptures d’approvisionnement et les substituts validés par l’ANSM. Il recommande la mise à disposition de doses sur les lieux d’exercice (cabinet, services hospitaliers) pour renforcer l’accessibilité et l’adhésion vaccinale. En prévision de futures crises, il souhaite participer à la réflexion sur la priorisation des publics cibles, et propose une traçabilité optimisée via l’interconnexion des outils numériques avec le Dossier médical partagé. Les vaccins obligatoires pour les médecins restent aujourd’hui limités. Le Cnom soutient leur révision ciblée et basée sur l’évaluation des risques actuels, la couverture vaccinale de la population générale, l’exemplarité médicale et la protection des patients vulnérables. Ainsi il appuie la proposition de la HAS de rendre la vaccination contre la rougeole obligatoire pour les professionnels de santé. Le Cnom propose également d’actualiser régulièrement ces obligations vaccinales en s’appuyant sur une médecine préventive universelle pour l’ensemble des médecins. Face à l’évolution rapide des connaissances, des attentes citoyennes et celui plus lent des obligations réglementaires par nature encadrées, le CNOM prône une approche globale pour garantir une pratique cohérente. L’acte vaccinal, bien que simple en apparence, mobilise expertise clinique, information loyale et vigilance déontologique. Assurer sa qualité, sa traçabilité et son intégrité est indispensable pour maintenir la confiance et l’efficacité de cette stratégie majeure de santé publique. [D'après la présentation de l'éditeur]
Veille documentaire - Maladies infectieuses et vaccination
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Épidémiologiste et biostatisticienne, membre de l’Académie des Sciences, Dominique Costagliola est directrice de recherche émérite à l’Inserm. Cette figure de la recherche contre le VIH fait le point pour The Conversation sur la situation de l’épidémie en France, et revient sur les conséquences, au niveau mondial, du retrait des aides états-uniennes.
Ce rapport de surveillance brosse le portrait des manifestations cliniques inhabituelles survenues chez les personnes âgées de 65 ans et plus ayant reçu un vaccin polysaccharidique contre le pneumocoque entre janvier 2019 et décembre 2023.
Les réactions locales (douleur, rougeur, enflure) et la fièvre demeurent les effets les plus fréquemment rapportés avec le vaccin polysaccharidique. Les événements graves représentent environ 16 % des cas, sans hausse significative au fil des années.
Une diminution importante des taux de déclaration a été observée durant la pandémie. En l’absence de changements apportés au calendrier, cette tendance pourrait être attribuable à une réduction des consultations médicales parmi cette population ou à un changement dans les pratiques de déclaration des professionnels de la santé. Une tendance générale à la baisse relativement similaire fut observée durant la pandémie chez les jeunes enfants et les enfants d’âge scolaire.Les réactions locales importantes et la fièvre restant les manifestations cliniques les plus souvent déclarées et la gravité des événements étant demeurée stable. Le profil de sécurité du vaccin demeure inchangé.
Ce numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France regroupe plusieurs études cruciales sur la santé sexuelle, les IST, et le VIH en France. Une analyse des tendances épidémiologiques de 2014 à 2023 révèle une augmentation de 41% des nouvelles découvertes de séropositivité VIH chez les jeunes (15-24 ans), contrastant avec la diminution observée chez les adultes, et montre également une hausse des diagnostics d'IST bactériennes. Par ailleurs, une enquête nationale (PrévIST) fournit des données de prévalence pour plusieurs IST bactériennes, soulignant que les taux sont particulièrement élevés chez les jeunes adultes de 25 à 29 ans qui ne sont pas la cible principale des politiques de dépistage opportuniste actuelles. L'étude ANRS-Trans&VIH se concentre, quant à elle, sur la grande vulnérabilité des femmes transgenres vivant avec le VIH, notant que 86% d'entre elles sont de nationalité étrangère et sont confrontées à une forte précarité et à des difficultés pour obtenir une reconnaissance administrative de leur identité de genre. De plus, une étude rétrospective sur la syphilis congénitale (2012-2019) indique une incidence en hausse, surtout dans les départements d’outre-mer (DROM), en lien avec le faible accès des mères en situation de précarité au dépistage prénatal adéquat. Ces résultats mettent collectivement en lumière la nécessité de renforcer les stratégies de prévention et de dépistage adaptées aux besoins spécifiques des populations les plus exposées, notamment les jeunes, les migrants, et les personnes transgenres.
En France, selon une enquête de la fondation Analgesia, 23,1 millions de personnes vivent avec des douleurs chroniques. Seul un tiers d’entre elles voit sa situation s’améliorer grâce à une prise en charge, faute de traitement adapté notamment. Un lourd fardeau qui pèse non seulement sur les individus, mais aussi sur l’ensemble de la société. Pour l’alléger, il faut faire de la lutte contre les douleurs chroniques une grande cause nationale.
Cette campagne vaccinale est proposée dans tous les collèges publics et privés sous contrat volontaires, et dans les établissements médico-sociaux accueillant des jeunes de 11 à 14 ans en situation de handicap. Elle vise à poursuivre l’augmentation de la couverture vaccinale déjà engagée contre les HPV et à renforcer la protection contre les infections invasives à méningocoque (méningites) ACWY qui augmentent significativement depuis plusieurs années.
A la demande de la CNAM, la Haute Autorité de Santé (HAS) a inscrit à son programme de travail 2025 l’actualisation de la recommandation de santé publique de 2010 portant sur les stratégies de prévention de la carie dentaire. Cette démarche s’inscrit dans un contexte de virage préventif impulsé par la convention dentaire 2023–2028 et le lancement du programme national « Génération sans caries », ciblant principalement les jeunes de 3 à 24 ans.
Cette présentation s’inscrit dans le cadre de ma thèse en santé publique, qui analyse les mécanismes par lesquels la littératie en santé peut contribuer à réduire l’hésitation vaccinale. Un chapitre porte plus spécifiquement sur le lien entre littératie en santé et vaccination contre l’hépatite B. L’analyse présentée examinera l’impact de la littératie en santé sur les opinions de la population française à l’égard de la vaccination contre l’hépatite B, en considérant le rôle médiateur de la confiance et des attitudes générales envers la vaccination.
Santé publique France, en lien avec le Ministère chargé de la santé et l’Assurance maladie, rappellent l’importance de l’adoption des gestes barrières pour limiter les épidémies hivernales, dans une nouvelle campagne de prévention diffusée depuis le 25 octobre 2025.
Introduction : L’énoncé savoir expérientiel en santé désigne une catégorie de ressources forgées par les patients au contact de la maladie, à l’épreuve de l’expérience de la vulnérabilité. Deux enjeux guident cette étude : analyser de manière longitudinale la diffusion du terme, d’abord en sciences humaines et sociales puis dans le domaine de la santé ; et cartographier les terrains de recherche et les domaines d’application identifiés dans la littérature scientifique. Cette démarche permet d’analyser les ancrages disciplinaires et théoriques à partir desquels s’organisent les régimes de validité du savoir expérientiel en santé, dans les pratiques et les recherches.
Méthode : La démarche est conduite à partir d’une revue de littérature portant sur l’énoncé savoir expérientiel en santé. Sa réalisation conjugue deux plans : une approche longitudinale, visant l’examen des conditions d’émergence de cet énoncé ; une approche dite latérale, dont l’enjeu est d’examiner la diffusion de cette notion à partir des données produites via les bases Isidore (sciences humaines et sociales) et PubMed (santé).
Résultats : Trois niveaux de résultats sont formalisés. Un premier niveau porte sur l’établissement d’une chronologie permettant d’appréhender, de manière temporelle, la diffusion du concept ; un deuxième concerne l’identification des domaines d’application en médecine et en santé, via la cartographie des contextes et des champs de recherche ; un troisième met au jour le réseau des notions qui participent à la constitution de ce paradigme.
Discussion : L’énoncé savoir expérientiel en santé est traversé par deux dynamiques contradictoires. D’une part, il est marqué par une diffusion qui s’intensifie et se diversifie dans de nombreux contextes (santé mentale, maladie chronique, éducation thérapeutique, etc.). D’autre part, paradoxalement, le travail de définition permettant d’intégrer, dans un même énoncé, savoir et expérience reste inabouti, et ne prend pas systématiquement en compte, à partir d’une méthodologie documentée, les vécus du corps.
Introduction : Avec deux appels à projets (AAP) en 2019 et 2020, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a financé des programmes d’éducation thérapeutique du patient (ETP) dans les maladies rares, encourageant le développement de l’ETP à distance (e-ETP), l’implication des aidants et la collaboration inter-filière de santé maladies rares (FSMR).
Méthode : Décrire l’impact des AAP sur le développement de l’ETP dans les maladies rares, en analysant les obstacles et les leviers rencontrés.
Résultats et discussion : Parmi les 217 programmes d’ETP répertoriés, 63 % (n=137) ont répondu au questionnaire. 34 % des programmes sont concentrés en Île-de-France. Les programmes s’adressent à diverses classes d’âge, enfants (44 %), adolescents (63 %), adultes (64 %), personnes âgées (23 %). Les financements ont permis de créer 100 nouveaux programmes, d’en actualiser 22 existants et d’en déployer 13 dans de nouvelles régions. Parmi les nouveaux programmes, 83 incluaient des modalités innovantes (e-ETP et/ou aidants). 75 % des programmes s’adressent à la fois aux patients et à leurs aidants. Les parents sont les aidants majoritaires (56 %), suivis des conjoints (29 %), de la fratrie (28 %), et des autres aidants familiaux (30 %). 90 % des programmes incluent des ateliers en présentiel, 43 % sont mixtes (présentiel et à distance), et 10 % exclusivement à distance. La mutualisation entre FSMR reste limitée, seulement 5 collaborations déclarées.
Conclusions : Les AAP ministériels 2019 et 2020 ont permis un développement significatif de l’e-ETP et une forte implication des aidants. Cependant, la mutualisation des programmes entre FSMR reste limitée. Des obstacles administratifs et de ressources sont identifiés, suggérant la nécessité d’améliorer l’accessibilité et la personnalisation de l’ETP.
En 2018, le Département de l’Isère a mis en place une campagne de promotion de la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) appelée « StopHPV ». Notre article vise à décrire et étudier la contribution de cette campagne sur l’évolution de la couverture vaccinale HPV en Isère. Notre étude suggère une efficacité de la campagne StopHPV, dont l’objectif de doubler la couverture vaccinale HPV d’ici à 2022 a été atteint. Notre évaluation souligne l’importance de maintenir la formation des médecins généralistes à la vaccination HPV et la pertinence de réaliser une campagne de vaccination dans les établissements scolaires. Il semble également essentiel de travailler sur les inégalités socio-culturelles en diffusant un message ciblé dans les établissements classés REP.