Le Conseil supérieur des programmes (CSP) a été saisi en 2023 par le ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse afin d’élaborer une proposition de programme d’éducation à la sexualité, depuis le cours préparatoire jusqu'à la classe terminale. Un groupe de travail s'est alors constitué pour identifier les freins à la mise en œuvre de ces séances, et proposer des aménagements, tels que la définition des contenus d'enseignement et les compétences visées. Ce travail a été formalisé par un référentiel, organisé par cycle d'enseignement et mentionnant les axes, objets d'étude et préconisations de démarches et d'activités, en lien avec le programme d'enseignement général et le référentiel des compétences psychosociales de Santé Publique France. Ce programme devrait entrer en vigueur à la rentrée 2024.
Données probantes et prometteuses - Santé sexuelle
David Banta en 2023, définit les données probantes comme "des conclusions tirées de recherches et autres connaissances qui peuvent servir de base utile à la prise de décision dans le domaine de la santé publique et des soins de santé », et le Centre de collaboration nationale en santé publique canadien (2011), précise que « la santé publique fondée sur des données probantes est "le processus consistant à extraire et à disséminer les meilleures données disponibles issues de la recherche, de la pratique et de l’expérience, ainsi qu’à utiliser ces données pour éclairer et améliorer la pratique et les politiques en santé publique". »
Les références bibliographiques mentionnées ci-dessous sont extraites de la base de données Bib-Bop ; les documents sont accessibles en ligne ou consultables dans notre centre de documentation à Dijon. Ils proposent des données probantes ou des synthèses de connaissances sur les thématiques de santé déclinées dans le cadre du Rrapps BFC.

La prévention des violences dans les relations amoureuses (VRA) chez les jeunes est un enjeu fort des politiques publiques. Néanmoins, il existe peu de programmes de prévention ayant fait la preuve de leur efficacité en France. « Sortir Ensemble & Se Respecter » (SE&SR) est une adaptation suisse de « Safe Dates », un programme d’intervention américain qui a montré des résultats en matière de réduction des comportements violents tant du côté des jeunes victimes que des auteurs. L’objectif de cet article est d’analyser l’applicabilité et la « potentielle transférabilité » de SE&SR en France.

En France, on ne recense pas de programme validé en " éducation complète à la sexualité ", telle que la définit l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Quelques actions, axées sur certaines thématiques, ont toutefois entamé un processus d'évaluation dans l'Hexagone. Dans le cadre de programmes d'éducation à la sexualité, l'évaluation porte autant que faire se peut sur l'évolution d'un comportement, même si des mesures intermédiaires ciblant les connaissances et les attitudes peuvent aussi être réalisées. Or l'appréciation des changements de comportement, qui s'inscrit dans un temps long pour suivre les populations bénéficiaires, reste difficile à mener à bien. Lorsque l'efficacité d'une action est démontrée par des résultats probants, on peut alors envisager un déploiement à grande échelle. C'est un travail de fond nécessaire pour passer d'une éducation à la sexualité centrée sur la prévention des risques à une approche globale.

Schools are sites of dating and relationship violence (DRV) and of gender-based violence (GBV) victimization and perpetration. School-based interventions can reach a broad range of students, targeting both individual and group processes that may underpin DRV and GBV. Considering DRV and GBV jointly is important because of their shared etiologies. Comparing the effectiveness of interventions using network meta-analysis (NMA) can support decision-making on optimal resource use.
Ce projet d’expérimentation permet de fournir aux politiques publiques un programme de prévention des violences dans les relations amoureuses (VRA) aux résultats probants. Cinq recommandations à destination des professionnels ou des politiques publiques ont été formulées : ancrage du programme "sortir ensemble & se respecter (SE&SR) dans la structure accueillante ( vérifier la faisabilité, permettre la flexibilité) ; mise en œuvre de SE&SR (cinq à six séances de deux heures en respectant les principes d’éducation pour la santé) ; avoir «l’esprit de SE&SR» (posture empathique, considérer les formes multiples des VRA et leurs dynamiques) ; maintenir la qualité et la cohérence de SE&SR (des contenus «clés», utiliser les outils ludiques et variés ; se former au programme SE&SR (pour travailler en équipe, être à l’aise avec le programme).
Les auteurs et les autrices de ce numéro hors-série nous proposent trois grands chapitres intitulés : Penser, catégoriser : de la recherche à la promotion de la santé ; décrire les réalités de santé : appréhender les besoins et comprendre les obstacles ; intervenir dans le champ de la santé des minorités sexuelles, sexuées et de genre. Dans le premier chapitre, un état des lieux des savoirs académiques et de l’expérience des personnes concernées est exposé, tout en pointant les zones d’ombre qu’il reste à explorer. Le second chapitre met en avant de façon concrète et argumentée les besoins de santé de la communauté LGBTQ+ et les obstacles rencontrés par ces populations dans l’accès à la prévention et aux soins. Vient ensuite le temps du « comment agir », notamment sur le plan politique et sur le plan du respect de l’identité de genre et de la lutte contre les discriminations de toute nature. Ce chapitre fait la part belle aux expériences de terrain qui viennent alimenter un corpus de données utiles pour mieux cerner les enjeux, notamment en France. [Résumé d'après auteurs]
Malgré des avancées majeures dans l’approche conceptuelle et fonctionnelle du handicap, certaines inégalités fondamentales subsistent. Les disparités en matière de soins de santé constituent un point d’attention tout particulier pour la recherche et les politiques de santé publique. Dans le contexte de la déficience intellectuelle (DI), ces inégalités persistent et contrastent d’autant plus avec des besoins spécifiques parfois majorés en termes de santé somatique et mentale. En ce sens, le développement et l’amélioration continue des dispositifs de promotion de la santé représentent un axe incontournable. Afin de rencontrer leurs objectifs, il est toutefois indispensable que ces dispositifs puissent proposer des interventions inscrites dans une perspective biopsychosociale, et qui tiennent compte de l’interaction individu–environnement, ainsi que des facteurs d’autodétermination. L’objectif de notre étude est de questionner les recherches en promotion de la santé à destination des adultes avec DI en analysant la façon dont ces variables y sont considérées. Nos résultats indiquent des manques tangibles à chacun des niveaux analysés. Notamment, l’absence d’appropriation du concept de santé globale, une focalisation sur la compétence individuelle au détriment des actions sur l’environnement, et un manque de considération pour les variables volitionnelles sont pointés. Les résultats sont discutés en termes de perspectives pour la recherche et d’intervention. [Résumé autrices]

En réponse à la saisine d'août 2018 par le Directeur général de la santé, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a effectué une analyse de la littérature et propose des recommandations, quant au bon usage des écrans chez les enfants et les jeunes. L’analyse de la littérature apporte des éléments contradictoires de l’effet des écrans sur le développement cognitif de l’enfant et sur les troubles de la santé mentale. Les conséquences sur le sommeil sont établies et sont plus importantes si le temps d’utilisation augmente. Ce sont les comportements associés qui sont responsables de l’augmentation du surpoids : prises alimentaires augmentées, temps de sommeil réduit et qualité de sommeil altérée. Les chercheurs font état d’un risque significatif lorsque les enfants et les adolescents ont accès à des contenus sexuels et pornographiques, ou violents. Les écrans peuvent avoir des effets positifs dans des situations précises. Il existe des différences de comportements vis-à-vis des écrans en fonction des catégories sociales. [D'après résumé éditeur]

Ce numéro de La Santé en action mobilise une vingtaine d'experts et établit un état des connaissances et des pratiques sur les modalités de prévention des violences sexuelles. Il présente en particulier les interventions probantes pour prévenir les violences sexuelles, ainsi que les recommandations des experts réunis dans le cadre d'une audition publique menée en juin 2018 à l'initiative de la Fédération française des centres de ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles.

Les Lignes directrices canadiennes pour l’éducation en matière de santé sexuelle présentent un cadre de travail pour développer et évaluer une éducation complète et fondée sur les données probantes en matière d’éducation sexuelle, au Canada. Cette nouvelle édition propose sept sections. La première signale l’importance de l’éducation complète en matière de santé sexuelle pour la population canadienne. Elle est suivie d’une section établissant les sept principes fondamentaux qui devraient éclairer les programmes d’éducation et curriculums en matière de santé sexuelle. La section 3 aborde les multiples facteurs qui peuvent influencer la santé et le bien-être sexuels et qui devraient être pris en compte dans l’éducation en matière de santé sexuelle. Les sections 4 et 5 décrivent les buts et éléments clés d’une éducation complète en matière de santé sexuelle, et expliquent comment utiliser des modèles théoriques dans le développement, la mise en œuvre et l’évaluation de programmes d’éducation et curriculums en matière de santé sexuelle. La sixième section traite de milieux spécifiques et des personnes enseignantes qui ont un rôle central à jouer dans la prestation d’une éducation complète en matière de santé sexuelle. La dernière section établit des points de repère clés pour la prestation d’information sur la prévention des ITS et pour relier les jeunes à des services de dépistage d’ITS, dans le cadre des programmes d’enseignement dans les écoles.
La présente édition révisée et entièrement actualisée des Principes directeurs internationaux sur l’éducation à la sexualité bénéficie d’une nouvelle revue des données factuelles, et réaffirme que l’éducation sexuelle a toute sa place dans le cadre des droits humains et de l’égalité des genres. Elle encourage un apprentissage structuré de la sexualité et des relations interpersonnelles d’une façon positive, claire et centrée sur l’intérêt des jeunes. Ce référentiel de bonnes pratiques permet d’élaborer des programmes scolaires complets qui amélioreront la santé et le bien-être des jeunes, et de guider les professionnels dans la conception, l’application et le suivi d’une éducation à la sexualité de qualité. Les Principes directeurs comportent sept sections. Les quatre premières sections présentent la définition et la raison d’être de l’éducation complète à la sexualité (ECS), ainsi que les données factuelles actualisées. La cinquième section présente les principaux concepts et thèmes, ainsi que les objectifs d’apprentissage classés par groupe d’âge. Les deux dernières sections donnent des orientations pour renforcer le soutien en faveur de l’ECS, ainsi que des recommandations pour la mise en œuvre de programmes efficaces.

Ce document a été réalisé sur la base des travaux effectués par l'Union internationale de promotion et d'éducation pour la santé (IUPES) et l'Agence régionale de santé ex-Picardie. Il s'inscrit dans le projet de recherche TC-REG "Exploration de l'efficacité et des conditions d'efficacité de modalités de transfert de connaissances à l'échelle régionale". Il constitue un socle commun de connaissances scientifiques sur les actions probantes en prévention sur la contraception et la vie affective et sexuelle chez les jeunes. Deux parties le structurent : la première partie met en évidence les éléments clés extraits des revues de littérature, c'est à dire les composantes clés d'efficacité, les conditions contextuelles d'efficacité, les conditions d'efficacité liées aux caractéristiques de la population et les types de résultats auxquels s'attendre ; la deuxième partie, rédigéepar l'IUPES, détaille l'ensemble des stratégies repérés comme probantes dans la littérature scientifique, les recommandations et les référentiels internationaux sur la thématique.