Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de morbidité et de mortalité chez les sujets âgés de 75 ans et plus, en raison des altérations structurelles et fonctionnelles du cœur et des vaisseaux liées à l’âge, ainsi que de l’exposition cumulative aux facteurs de risque cardiovasculaire. Cette population présente une très forte croissance démographique ainsi qu’une hétérogénéité importante au niveau de l’état de santé et des capacités fonctionnelles : c’est à partir de cet âge qu’un pourcentage important de sujets présentent une fragilité croissante avec un déclin important des capacités physiques et mentales, et de plus en plus de maladies chroniques. Les sujets âgés les plus fragiles sont souvent à très haut risque de complications cardiovasculaires graves, et nécessitent donc des traitements médicamenteux préventifs et curatifs ; cependant, cette même population étant la plus vulnérable aux effets indésirables des traitements, cela peut conduire à des stratégies médicamenteuses moins agressives. L’objectif de ce rapport est de contribuer à une prise en charge personnalisée, coordonnée et holistique des facteurs de risque cardiovasculaire chez les sujets âgés de 75 ans et plus en fonction de leur niveau de fragilité et de leur état fonctionnel, et non de leur âge chronologique, afin d’éviter un surtraitement des plus fragiles, ou un sous-traitement des plus robustes.
Veille documentaire - Personnes âgées
David Banta en 2023, définit les données probantes comme "des conclusions tirées de recherches et autres connaissances qui peuvent servir de base utile à la prise de décision dans le domaine de la santé publique et des soins de santé », et le Centre de collaboration nationale en santé publique canadien (2011), précise que « la santé publique fondée sur des données probantes est "le processus consistant à extraire et à disséminer les meilleures données disponibles issues de la recherche, de la pratique et de l’expérience, ainsi qu’à utiliser ces données pour éclairer et améliorer la pratique et les politiques en santé publique". »
Les chargés de projet de Promotion Santé BFC connaissent ces outils ; ils peuvent accompagner les professionnels dans leur choix, les conseiller quant à leur utilisation...
Les références bibliographiques mentionnées ci-dessous sont extraites de la base de données Bib-Bop ; les documents sont accessibles en ligne ou consultables dans notre centre de documentation à Dijon. Ils proposent des données probantes ou des synthèses de connaissances sur les thématiques de santé déclinées dans le cadre du Rrapps BFC.
La CNSA publie le premier rapport de la branche Autonomie. Ce rapport met en lumière les données nationales et territoriales les plus récentes concernant les publics, les solutions d’accompagnement et les moyens financiers dédiés à la politique de l’autonomie.
Lundi dernier, François Bayrou se félicitait d’augmenter le budget des Ehpad de 300 millions d’euros supplémentaires. Car ces établissements sont en crise : 66 % d’entre eux sont déficitaires. Alors quelles sont leurs stratégies pour s’adapter au monde contemporain ? Comment s’y prennent les décisions ? Par qui ? Pourquoi ?
La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie lance un appel à manifestation d'intérêt (AMI) visant à constituer et former des équipes de professionnels au déploiement d’un programme de prévention multidimensionnel axé sur l’activité physique et l’alimentation, destiné aux personnes âgées de 60 ans et plus vivant à domicile.
La qualité des soins est une notion difficile à mesurer dans les Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) qui offrent un large éventail de services, sur une période prolongée, à des personnes ayant des besoins de soins multiples, allant d'une assistance personnelle pour les activités de la vie quotidienne à des soins médicaux plus techniques, notamment en fin de vie. Disposer d'informations objectives et pertinentes sur la qualité est essentiel pour les résidents et leur famille afin de faire des choix éclairés, mais aussi pour inciter les établissements à améliorer les dimensions de qualité mesurées. Or, en France, il n'existe pas de recueil d'indicateurs standardisés permettant de mesurer la qualité des Ehpad, disponible à la fois pour les personnes âgées et leurs familles, les instances qui financent les établissements, ou pour la recherche. Ce document de travail vise à contribuer au développement de données et d'indicateurs de qualité des soins dans les Ehpad en France, en dressant un état des lieux de la littérature internationale sur les indicateurs utilisés dans les établissements médico-sociaux, ainsi que des données disponibles en France. Nous présentons également un ensemble d'indicateurs de qualité inédits, calculés à partir des données disponibles en France. Nos travaux de recherche montrent qu'il est possible d'apparier différentes bases de données et de mesurer certaines dimensions de la qualité des soins, mais qu'il est impossible de mesurer toutes les dimensions de la qualité en Ehpad. Malgré une multiplication des sources de données administratives et d'enquête sur les Ehpad, les données restent très éparpillées et ne sont pas toujours représentatives. Certaines dimensions de la qualité, liées notamment au bien-être et à la satisfaction des résidents, mais aussi à leur état clinique et fonctionnel, ne sont pas suivies de manière standardisée dans les établissements. Cependant, des outils validés existent au niveau international. Nos résultats, sur un ensemble limité d'indicateurs, montrent également des différences significatives en termes de qualité de structure, de processus et de résultats entre établissements. Ces résultats appellent à une meilleure mobilisation des outils standardisés pour recueillir des données et développer des indicateurs permettant de comparer la qualité des soins dans les Ehpad, afin de contribuer à son amélioration.
Ce document de travail vise à contribuer au développement de données et d’indicateurs
de qualité des soins dans les Ehpad en France, en dressant un état des lieux de la littérature internationale sur les indicateurs utilisés dans les établissements médico-sociaux, ainsi que des données disponibles en France. Il présente également un ensemble d’indicateurs de qualité inédits, calculés à partir des données disponibles en France.
Au grand âge, la perte d’autonomie, la fatigue, l’isolement, la mobilité, la maladie constituent autant de freins supplémentaires à la possibilité de bien se nourrir. À partir des échanges au cours de tables de réflexion menées avec plusieurs groupes de personnes âgées en Région wallonne, en Belgique, cet article explore les évolutions de leur assiette tout au long de leur parcours biographique. L’outil d’animation « Mon assiette au fil de la vie », mis en place par l’association Âgo durant les mois de juin 2023 à janvier 2024 dans le cadre d’un projet d’éducation permanente sur l’alimentation durable, encourage la prise de conscience des participants et est propice à la définition, voire à la découverte, de pistes promouvant une nourriture saine, équilibrée et adéquate au grand âge. En cela, le dispositif que nous avons mobilisé éclaire, à partir du point de vue des principaux concernés, les préoccupations des seniors sur les enjeux du vieillissement et de l’alimentation.
Je suis psychologue clinicien exerçant en Ehpad. Je souhaite faire un retour d’expérience concernant un dispositif intitulé P’tit déj chez l’habitant. L’idée du projet était d’insuffler une nouvelle dynamique chez les personnes âgées, consistant à faire évoluer la posture d’attente, à celle d’être attendu. Pour cela, je me suis appuyé sur l’alimentation, ou l’acte de manger, en proposant aux résidents de partager un petit déjeuner chez des habitants désireux de les accueillir. Ce dispositif avait deux objectifs : d’une part, lutter contre l’isolement de personnes atteintes de maladie neurodégénérative de type Alzheimer, d’autre part, engager une rencontre entre des habitants et des résidents pour vivre un moment convivial. Ainsi, je propose la restitution problématisée d’un dispositif qui s’étaye sur l’ancrage alimentaire à travers le partage d’un petit déjeuner. La réalisation de ce dispositif a vu le jour grâce à un croissant mangé à une terrasse de café avec une résidente : raison originelle du choix concernant le petit déjeuner chez l’habitant. L’analyse consiste à mettre en évidence les difficultés rencontrées lors de la mise en place de ce dispositif et la manière dont l’outil alimentation a été une porte d’entrée pour faire rencontre.
Penser un habitat, c’est penser les actes de la vie quotidienne, parmi lesquels les pratiques alimentaires structurent le quotidien et les interactions. Avec l’avancée en âge, elles sont bouleversées et engendrent parfois un appauvrissement nutritionnel pouvant remettre en question la possibilité de vieillir à domicile. L’objectif de l’étude est d’explorer les pratiques alimentaires individuelles et collectives de personnes âgées résidant au sein d’un habitat dit inclusif.
Le recueil de données s’appuie sur des observations, notamment dans un espace commun d’un habitat inclusif. Deux entretiens collectifs ont été animés avec une dizaine de personnes et des entretiens individuels ont été réalisés auprès de 8 habitants avec la passation d’une échelle d’évaluation de la dénutrition.
Malgré quelques solidarités de voisinage, les pratiques alimentaires individuelles demeurent impactées par l’isolement social, la précarité et une confusion dans les recommandations nutritionnelles engendrant pour certains un risque de dénutrition. Si des habitants se sont fédérés pour accéder de façon plus libre à la salle commune et qu’une forme de commensalité émerge dans l’espace collectif, grâce à la place centrale de l’animatrice et d’habitantes, des conflits d’usage et rapports de domination viennent l’entraver.
L’observation des pratiques alimentaires des personnes âgées résidant en habitat inclusif montre qu’au niveau individuel, les pratiques alimentaires restent inchangées et que sans projet social et spatial collectif émanant des habitants, la commensalité, pourtant portée comme vecteur de la lutte contre la dénutrition, ne peut prendre vie et se pérenniser.
En France, il est estimé qu’entre 15 à 38 % des résidents en Ehpad sont dénutris. Dans ce contexte, l’objectif de cette étude est d’évaluer les effets de l’aménagement physique d’une salle de restauration sur la prise alimentaire des résidents vivant en Ehpad ainsi que leurs interactions sociales et leur plaisir alimentaire. L’étude mise en place est une étude interventionnelle comportant deux situations : une situation contrôle dans laquelle l’environnement de prise de repas n’a pas été modifié (N = 7) et une situation expérimentale dans laquelle l’environnement a été modifié (N = 9). L’intervention consiste à modifier l’ambiance de la salle de restauration afin de la rendre plus conviviale (i.e., décoration, musique) et ceci à raison de 2 jours par semaine pendant 4 semaines (8 séances au total). Les résultats montrent que les résidents déjeunant dans un environnement plus convivial consomment davantage l’entrée et le plat (mais pas le dessert), qu’ils ont un plaisir à manger important et qu’ils ont davantage d’interactions sociales (entre résidents et entre résidents et soignants) comparativement aux résidents du groupe sans intervention. Compte tenu de la problématique nutritionnelle en Ehpad, cette étude propose une piste prometteuse pour améliorer à moindre coût le plaisir de manger et la prise alimentaire chez des personnes âgées dépendantes.
Nous avons voulu montrer comment la démarche de la gériatrie pouvait se rapprocher de celle de la médecine intégrative. Nous avons précisé l’ensemble des approches psychocorporelles qui étaient déjà utilisées en gériatrie pour apporter des réponses complémentaires aux thérapeutiques classiques pour de nombreuses pathologies aiguës ou chroniques des patients âgés. Nous avons, enfin, voulu détailler tout ce que ces approches pouvaient apporter aux patients, au personnel soignant et à la qualité de leurs relations thérapeutiques.
En 2040, les seniors de 65 ans et plus représenteront en France un habitant sur quatre. Alors que la majorité souhaite vieillir à domicile, la question de l’adaptation du logement est cruciale pour préserver autonomie et qualité de vie. Seule aide pour le financement de travaux d’adaptation, MaPrimeAdapt’, lancée en janvier 2024 et diffusée par l’ANAH (Agence nationale de l’habitat), a pour objectif d’adapter 680000 logements dans les dix prochaines années pour permettre à chacun de vivre chez soi confortablement en prévenant les fragilités, notamment les chutes. Dans le cadre de la convention de recherche « Bien vieillir dans un chez soi », le CRÉDOC a réalisé pour la CNAV une enquête auprès de plus de 5000 retraités. Les résultats indiquent que près d’un sur cinq a déjà entrepris des travaux d’adaptation dans son logement et en perçoit un bénéfice en termes de confort, de sécurité et d’autonomie. Pour autant, 14 % n’envisagent pas d’aménager leur logement alors que cela serait nécessaire. Les principaux freins sont le déni du besoin, le coût, la gestion des travaux et les nuisances occasionnées. Et pour les locataires, le fait de devoir en informer le bailleur. Dans le parc social, l’enquête menée par le CRÉDOC pour l’ANCOLS auprès des bailleurs dévoile une prise de conscience des enjeux liés au vieillissement de leurs occupants. Huit sur dix considèrent que l’adaptation du parc à cette problématique est une priorité.